LLU Lexikon der Luxemburger Umgangssprache
 
Éwen bis Extravagance (Bd. 1, Sp. 138 bis 141)
 
Éwen (sech), part. geéwt, sich bewegen, regen, se remuer, se mouvoir. — Nds. öven; angels. yuan. — Éwen scheint zu üben zu gehören.
 
Ex abrupto, plötzlich, unvermuthet, auf eine gewaltsame, unregelmäßige Weise.
 
Exact, genau, pünktlich. — Engl. exact; span. exacto; ital. esatto.
 
Excès, m., ce qui excède les bornes, das Uebermaß, die Ausschweifung, Heftigkeit. — Engl. excess; ital. eccesso. — Un excès de franchise est une indécence comme la nudité.

Fuyez en toute chose un ridicule excès. (Boileau.)


 
Excès de pouvoir, m., Ueberschreitung der Gewalt.
 
Excuse, f., raison qu'on apporte pour disculper soi ou les autres, die Entschuldigung, der Vorwand. — Celt. escus; mittellat. excusa; ital. scusa; engl. excuse; span. excusa.

Une excuse ne peut justifier un crime. (Corneille.)


 
Excuséren, part. excuséert, excuser, entschuldigen, verzeihen. — Celt. excusein; engl. excuse; ital. scusare; span. excusar.

C'est pour être excusé que j'excuse les autres. (Destouches.)


 
Exécuteur testamentaire, m., der Testamentsvollzieher. — C'est celui qui est chargé, ainsi que la dénomination l'exprime, de veiller à l'exécution d'un testament. Ce n'est point une charge publique ou permanente qu'il exerce, comme le curateur aux successions, mais un office d'ami qu'il rend au testateur, par lequel il est désigné et choisi dans l'acte testamentaire lui-même. (Dʳ de la conversation.)
 
Expéditif, geschäftsfertig, hurtig, ausrichtsam. — Il n'est pas de ces médecins qui marchandent les malades, c'est un homme expéditif, qui aime à dépêcher les malades, et quand on a à mourir, cela se fait avec lui le plus vîte du monde. (Molière.)
 
Expéditeur, m. (com.), commissionnaire qui soigne le transport des marchandises, der Absender, Speditor, Frachtfuhrunternehmer. — Ital. spedizioniere.
 
Expéditionnaire, m., der Ausfertiger, Abschreiber. — Employé en sous-ordre, chargé dans les administrations publiques de recopier et mettre au net la correspondance que les commis-rédacteurs lui donnent à transcrire. L'étymologie de ce mot indique assez la nature du travail[S. 139] qu'on exige de cette classe ignorée et souffreteuse, en échange de la maigre pitance que lui alloue le budget: expéditionnaire vient évidemment d'expedire (faire et faire vite), et ce verbe lui-même est dérivé sans doute de la première partie du proverbe: ex pedibus, manibusque . . . (aller des pieds et des mains, travailler comme un esclave qui tourne une roue). En effet, le travail manuel, voilà le lot de l'expéditionnaire; il écrit, ou plutôt il moule; il peint la pensée d'autrui, il taille sa plume, pendant qu'un autre cherche une pensée, une expression. Il copie d'instinct, comme le bœuf laboure, parce qu'il est expéditionnaire, et que le but de son existence est la copie. Son travail consciencieux et utile ne lui attire ni honneur ni profit. Tandis que l'état-major de la bureaucratie se prélasse et travaille à son aise, pour ainsi dire à ses moments perdus, l'expéditionnaire vient régulièrement à dix heures s'intaller dans un vieux fauteuil de cuir, sur lequel il a fait quinze ou vingt ans de campagnes administratives. Armé d'un garde-vue vert, et les jambes immuablement croisées, il s'attable à un bureau surchargé de minutes de lettres, d'états, qu'il faut transcrire, et transcrire vite, expédier. Pour lui, augmentation de traitement est un mot vide de sens, une manne après laquelle il soupire, et qu'il mâche à vide; la gratification, une illusion dont il se berce toute l'année, et qu'il perd chaque année, lorsque lui arrive à expédier l'état de proposition, seule pièce administrative qu'il se permet de lire en la copiant. Si parfois il ramasse quelques bribes du gâteau administratif, elles sont si minces, si rognées, que le garçon de bureau, dont la signature suit immédiatement la sienne sur la feuille d'émargement, lui en témoigne sa commisération. L'expéditionnaire proportionne sagement ses dépenses à son modeste traitement, ne se mêle jamais de politique, et frémit au seul mot de révolution. Amarré dans son fauteuil, il surnage à travers les débâcles ministérielles, ou si quelque intrigue de bureau le fait destituer, il prend son chapeau sans se plaindre, ramasse ses plumes, son canif, et va fonder un bureau de placement et de correspondance pour les cuisinières ou tenir les livres chez quelque honnête marchand. (Dʳ de la conversation.)
 
Expertise, f., die Besichtigung durch Sachverständige. — Expert, expertise, du mot latin expertus (habile), celui qui a acquis par l'usage, la connaissance de son art, celui qui en a l'expérience. Un expert est donc l'homme habile, à la décision duquel on peut s'en rapporter, lorsqu'il s'agit de s'éclairer sur un point douteux, qui demande, pour être bien apprécié, les connaissances spéciales d'un homme de l'art. (Id.)
 
Exportation, f., vente à l'étranger des produits du sol ou des manufactures, die Ausfuhr. — Engl. exportation.
 
Exploit, m., assignation, déclaration par huissier, die Amtsverrichtung eines Gerichtsdieners, der Significationsakt, die Ladung. — Celt. esplet. — Man leitet dieses Wort von der lateinischen Redensart ex placito her. — Travail d'un huissier, action d'un héros. — En exploit souffléren, souffler un exploit (n'en point donner de copie à la partie), die Partei von einer verfügten gerichtlichen Vorladung nicht in Kenntniß setzen.[S. 140]
 
Exploitéren, part. exploitéert, exploiter, 1° das Amt eines Gerichtsdieners verrichten; 2° benutzen, anbauen, zum Ertrage bringen.
 
Exposé, m., ce qu'on expose dans une requête, une pétition, die Angabe, Darstellung, Auseinandersetzung.
 
Exposition, f., die öffentliche Ausstellung (am Pranger). — Gaunersp. le tap. — Exposition se dit des condamnés qu'on expose sur un échafaud dressé en place publique. C'était là qu'on les marquait autrefois, comme un vil bétail, avec un fer rouge, leur infligeant ainsi une peine éternelle, indélébile, pour une faute à laquelle la nécessité seule les avait souvent poussés, leur fermant toutes les avenues du bien, les isolant de la socièté, où tous les efforts auraient dû tendre à les faire rentrer, élevant un mur d'airain entre elle et eux, les enchaînant au fond du cloaque, et les condamnant à être perpétuellement criminels. Eh! que dire de la marque indélébile, si celui auquel vous l'infligiez, était reconnu plus tard innocent! Quels souvenirs et quels remords! Grâces à Dieu, la marque a été abolie en France! Et ce n'est pas une des moindres conquêtes de la civilisation et des mœurs parmi nous. Mais l'exposition sans marque, telle qu'elle se pratique aujourd'hui, mérite-t-elle davantage l'approbation du véritable philantrope? Certainement non. Si le repentir est entré dans le cœur du coupable, à quoi bon le briser et l'avilir encore à ses propres yeux? S'il est incorrigible, à quoi sert cette parade indécente, ce rire de mauvais lieu, ces postures cyniques sur un tréteau qui ne devrait retentir que de gémissements? Quel exemple pour le peuple qui regarde et écoute! (Billot.)
 
Èxprèss, besonders, absichtlich, vorsätzlich, exprès, à dessein.
 
Extase, f., exaltation ou activité extraordinaire de l'esprit, avec inaction plus ou moins complète des sens extérieurs et des mouvements volontaires; sentiment de ravissement extrême et inattendu, sorte de volupté vive, accompagnée d'immobilité, die Entzückung, das Entzücken. — Celt. estas; engl. extasi; ital. estasi.
 
Extérieur, m., das Aeußere, die äußerliche Gestalt oder Form. — Moyen de succès. — Ital. l'esterno; span. exterior.
 
Externe (élève), m., der Externist, der in der Stadt wohnende Schüler.
 
Extra, m., il se dit familièrement de ce que l'on fait d'extraordinaire; de ce que l'on mange, de ce que l'on sert sur la table de plus que de coutume, das Außerordentliche, Besondere, der außerordentliche Schmaus.
 
Extra muros, außer der Stadt, außerhalb der Stadtmauern.
 
Extrait, dans les administrations et les tribunaux, s'applique aux copies ou expéditions des actes, arrêts, titres enregistrés, qu'on tire des dépôts publics, der Auszug.
 
Extrait, dans l'argot de cette immorale loterie, fort heureusement supprimée pour les mœurs, signifiait un numéro unique sur lequel on plaçait une mise, et qui, s'il sortait de la roue de fortune, produisait un bénéfice déterminé, der einfache Lottogewinn. — Lat. extractus; engl. estreat (estriht); ital. estràtto.[S. 141]
 
Extravagance, f. (extra vagans, errant en dehors du bon sens), die Ausschweifung, der Unsinn, die Schwärmerei. — Engl. extrávagance; ital. stravaganza; span. extravagancia.

 

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